La vie, comme le jeux d'échecs. Facile à apprendre, amusant à jouer, difficile à gagner... impossible à contrôler ! Les portes d'un tram s'ouvrent et un jeune homme flashe sur une femme qu'il ne reverra plus. C'est le point de départ de ce récit choral où les protagonistes, tous en train d'échouer dans leurs relations personnelles, sont comme les pièces d'un jeu d'échecs. Les pions se demandent si ce n'est pas le moment de sacrifier une pièce pour continuer à avancer. Les fous se croisent sans vraiment se trouver. Le cavalier, libre, capable de sauter au-dessus des autres pièces, mais vulnérable car, aussi insaisissable qu'il soit, un cavalier peut être pris par un simple pion. Ils avancent tous, se confrontent, se déplacent dans leur vie comme sur un échiquier. Ils sont tous connectés sans même le savoir et vont jouer une partie qui va changer leur vie.

Dès 1850, les jeunes amérindiens étaient internés de force dans des pensionnats catholiques pour les assimiler à la nation américaine. En 1900, la population des natifs en Amérique du Nord avait diminué de 93%. La plupart étaient morts de nouvelles maladies importées par les colons, d'exterminations subventionnés par l'état, et lors des déportations. Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d'un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l'embarque dans son périple. Au fil de leur voyage, l'homme et le garçon vont s'ouvrir l'un à l'autre et trouver ce qui leur est essentiel : l'apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l'un et la découverte de son identité et de ses origines pour l'autre.

Barcelone, de nos jours. Eva Rojas, une jeune et brillante psychiatre, rechigne à répondre aux questions du Dr Llull. Pourtant, elle n'a d'autre choix que de collaborer pour espérer récupérer sa licence et exercer à nouveau son métier. Il y a quelques jours, Eva a été appelée en renfort par l'une de ses patientes, Pénélope, pour l'accompagner, en tant que personne de confiance, durant la lecture du testament de sa grand-mère. Si cette dernière est toujours vivante, cette réunion familiale n'en demeurera pas moins éprouvante. A son arrivée à Can Monturós, l'excentrique psy perçoit rapidement les lourds secrets qui pèsent sur le domaine viticole. Et pour cause : percer les gens à jour, c'est son fonds de commerce. Les Monturós, qui ont fait fortune grâce à leurs vignes pendant la période franquiste, semblent dissimuler quelques secrets inavouables... Alors qu'elle séjourne au domaine, un membre de la famille est assassiné. Et les regards inquisiteurs ont tôt fait de se tourner vers Eva, qui mènera l'enquête pour tenter de prouver son innocence. Après le poétique Malgré tout, Jordi Lafebre nous livre, à coups de récits enchâssés et de personnalités hautes en couleurs, un roman graphique lumineux, au rythme résolument moderne et au ton empreint d'humour. Un récit entre la comédie et le polar catalan.

 

 

Diego enseigne à l'université, il est heureux en ménage et vit dans une belle villa face à la mer. En amont de la lignée, pourtant, un père a quitté son village d'Estrémadure dans les années 1950 pour la périphérie de Barcelone et ses tripots clandestins, toujours un poing américain dans la poche, jusqu'à la rixe fatale qui le mène à la Légion étrangère du Sahara oriental. Et un grand-père a dû payer pour les exactions d'un parent anarchiste qui, aux premières heures de la guerre civile, s'en est pris aux caciques du petit village qui les a vus naître. S'en est suivie une rivalité ancestrale, scellée par un châtiment cruel : le front russe dans la division Azul de Franco. Reclus dans une unité de soins, Diego raconte la malédiction qui poursuit sa famille. Car à l'instar de ses aïeux, et contre toute attente, il est devenu, lui aussi, un assassin. Comme si les racines du mal, plantées dans cette bourgade arriérée, continuaient d étendre leurs ramifications par-delà le temps et l'espace, vouant aux gémonies les hommes du même sang, « et leurs enfants après eux ».Parcourant les fractures saillantes de l'histoire espagnole du XXe siècle, infiniment ténébreux, Le Fils du père est un roman de perdition, qui met en scène des hommes faits de clairs-obscurs, déchirés entre la crainte de ressembler au père honni et le désir fou d'en être aimé.

Des soubresauts de la guerre civile dans un village d'Estrémadure aux plaines gelées de Sibérie, de la légion étrangère dans le Sahara oriental aux amphis de la fac de Lettres de Barcelone, trois générations d'hommes maudits traversent le XXème siècle unis par les liens du sang, de l'infamie et de la mort. [payot.ch]

 

 

Au cours d'une saison d'estive, les attaques répétées d'une ourse ravivent les tensions dans une vallée pyrénéenne. Tentant de s'abstraire des débats, Alma, une éthologue, et Gaspard, un berger, communient avec la montagne, mêlent leur existence à celles des bêtes. Sur ces terres où l'homme et l'animal sont intimement liés, l'histoire d'un jeune montreur d'ours parti faire fortune à New York, un siècle plus tôt, résonne tragiquement avec le présent.

En ces temps de crise écologique, les paysans ont mauvaise presse. Le fossé se creuse entre eux, qu'on accuse d'empoisonner la terre, et une population urbaine qui aspire à une autre relation à la nature mais ne distingue pas un épi d'orge d'un épi de blé. Lorsque Blaise Hofmann, fils et petit-fils de paysans, revient vivre à la campagne, il est le témoin direct de ces tensions. Lui qui a voyagé dans le monde entier part à la rencontre de celles et ceux qui, tout proches de lui, pratiquent encore le "plus vieux métier du monde", qui est "aussi le plus essentiel". Avec humour et tendresse, porté par une indignation grandissante, il emprunte les voies du reportage sur le terrain et d'une réflexion plus intime pour brosser le portrait d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même.

Vous n'avez jamais lu un texte comme celui-là ! Une vieille dame enregistre ses derniers jours en maison de retraite et le résultat est un condensé incroyable de force vitale, de dérision, de révolte, d'attention aux autres et de foi dans la vie.

 

 

Orphelins de père, les trois jeunes frères Lauritz, Oscar et Sverre sont contraints de quitter l'île de leur enfance pour devenir apprentis dans une corderie de la ville de Bergen. Fabriquant en secret la miniature d'un navire viking, ils sont repérés pour leur habileté artisanale hors du commun. Leurs études en génie civil sont alors prises en charge. En 1901, ces trois fils de pêcheur sortent de l'université de Dresde, diplôme d'ingénieur en poche et rêves de grandeur en tête. Le XXe siècle vient tout juste de commencer, charriant son lot d'avancées technologiques prometteuses, et les jeunes diplômés se destinent aux plus audacieux projets de construction ferroviaire. Mais leurs chemins se séparent : Sverre part à Londres, Oscar en Afrique, seul Lauritz rentre au pays natal. Aventure, danger et conflits les attendent, mais aussi grandes amitiés et amours tumultueuses... A travers ce roman captivant, Jan Guillou livre le premier volet de son ambitieuse saga "Le siècle des grandes aventures", consacrée aux bouleversements qui ont ébranlé l'Europe du XXe siècle.

Dans ce deuxième volet de la formidable saga consacrée aux bouleversements qui ont ébranlé l'Europe du XXe siècle, on suit le destin de Sverre, troisième fils de la famille de pêcheurs, qui s'enfuit à Londres dans l'espoir de pouvoir y vivre plus ouvertement son homosexualité. C'est l'occasion pour Jan Guillou d'évoquer les cercles intimes d'Oscar Wilde et la société littéraire londonienne à l'époque du Bloomsbury Group.

Survivants au sein d'un continent dévasté, les frères Lauritzen sortent très affaiblis de la Première Guerre, accablés à la fois financièrement et personnellement. Les Anglais, vainqueurs, ont confisqué les biens qu'Oscar possédait en Afrique. A la suite de la mort de son bien-aimé sur le champ de bataille, Sverre est chassé de la propriété où il a vécu durant presque vingt ans. Quant à Lauritz, il fuit Bergen pour s'installer en Suède avec sa famille afin de sauver la vie de son fils. Alors que l'Europe s'étourdit de la prospérité retrouvée, l'Allemagne se reconstruit et compromet l'équilibre précaire de la sécurité reconquise. L'insouciance joyeuse des Années folles masque une menace qui va précipiter l'ensemble du monde dans une abominable tourmente... Un troisième volet palpitant sur les bouleversements politiques, sociologiques et culturels de l'entre-deux-guerres.

«Depuis que ma mère m'avait appris qu'on allait me marier à Eli, j'avais l'impression de porter nos deux familles en équilibre sur la tête comme une bassine pleine à ras bord. Il est difficile d'être la clé du bonheur des autres, de leur victoire, l'instrument de légitimation de leurs actes.» Afi Tekple vit seule avec sa mère dans une petite ville du Ghana lorsqu'elle se voit offrir l'opportunité qui changera leurs vies: une demande en mariage de la riche famille d'Elikem Ganyo. Mais dès le début, tout s'avère compli­qué, à commencer par la cérémonie à laquelle le marié n'assiste pas... sans doute à la demande de la femme qu'il aime – et que sa famille désapprouve. En essayant de faire fonctionner ce mariage, Afi va surtout se donner les moyens d'acquérir une indépendance qu'elle n'aurait jamais osé imaginer pour elle-même.

Toute mon adolescence, j'ai entendu parler des personnages d'À la recherche du temps perdu, persuadée qu'ils étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. À la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrières-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie à changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. il me montrait à quel point l'aristocratie est un univers de formes vides. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles. Proust ne m'a pas seulement décillée sur mon milieu d'origine. Il m'a constituée comme sujet, lectrice active de ma propre vie, en me révélant le pouvoir d'émancipation de la littérature, qui est aussi un pouvoir de consolation et de réconciliation avec le Temps. [4e de couverture]